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un indépendantiste écrit

Le Hir explique pourquoi il n'a pas voté pour Jean-François Lisée

Le Hir explique pourquoi il n'a pas voté pour Jean-François Lisée

Le rédacteur en chef de Vigile qui admire le Front national et l'extrême-droite française au point qu'il compare Marine Le Pen à Charles De Gaulle, ce qui est un contresens historique de grande ampleur, vient de publier un texte où il explique pourquoi il n'a pas appuyé Jean-François Lisée dans la course à la direction du Parti québécois. Son texte  s'intitule "la chance au coureur". (Richard Le Hir, Editorial de Vigile, 11 octobre 2016)

Cela mérite bien un retour sur mon métier professionnel c'est-à-dire une petite analyse de texte qui va souligner les flèches empoisonnées lancées à Jean-François Lisée à l'occasion d'une démarche en apparence positive: celle de la chance au coureur.

 

Dans la "chance au coureur", il écrit:

"Je n’ai pas voté pour Jean-François Lisée. Il n’était pas mon premier choix, ni même mon deuxième. Je l’ai connu en 1994. J’en ai gardé l’image d’un ambitieux manœuvrier, prêt à marcher sur toutes les têtes pour permettre à la sienne d’émerger. Et, en passant sans état d’âme du service immédiat de Jacques Parizeau à celui de Lucien Bouchard après la démission du premier dans le contexte qu’on connaît, ne se trouvait-il pas à faire preuve d’un opportunisme indécent quand on sait toute la différence entre les positions de ces deux chefs, une différence qui était loin de se limiter aux seules questions de stratégie ?" (fin de la citation)

Quand on habite une maison de verre, on ne lance pas de roches. Ici, on reproche à Jean-François Lisée son cheminement. Le Hir sait de quoi il parle quant il écrit: "ambitieux manoeuvrier". S'il a connu le conseiller politique des premiers ministres en 1994, on peut dire sans risquer de se tromper que Jean-François Lisée aussi a connu Richard Le Hir en 94-95 alors qu'il a été le pire ministre de toute l'histoire des gouvernements du Parti québécois. A chaque fois qu'il passait à la télévision, le camp du OUI perdait des milliers de votes: le ministre n'inspirait pas confiance. Pourtant, il devait rassurer la population avec les études sur la souveraineté. Ce fut un échec. Ça ne se compare pas à l'histoire des Yvettes de Lise Payette, mais on peut y penser. A ce propos, lors d'une assemblée politique organisée dans Marie-Victorin le 4 juin 2010 par Bernard Drainville où il était l'orateur invité, alors qu'il venait d'écrire sur un de ses livres une dédicace que j'ai précieusement conservée: "A Robert Barberis, d'un lecteur assidu, avec mes salutations J-F Lisée", je lui ai demandé ce qu'il pensait de Richard Le Hir. Sa réponse: un grand silence.

Parlant d'indécence, comment ne pas rappeler le cheminement de Richard Le Hir, de ministre péquiste à fédéraliste devant les Amis de Cité libre appuyant Alliance Québec dans la fausse accusation contre le camp du OUI d'avoir fait massivement annuler des votes pour le NON. Avec en prime, un texte: "Pour en finir avec 95", où il a associé le camp du OUI et Jacques Parizeau au ministre de la propagande nazie sous les applaudissements de "No dogs or anglophones", un site web où Camille Laurin avec sa loi 101 est régulièrement accusé de nazisme. Faire ce rapprochement est un manque de jugement aux proportions gigantesques: les réunions du camp du OUI avec des professionnels et dans les régions avaient pour but de faire légitimement la promotion de l'indépendance avec l'intention de vaincre la peur: rien à voir avec Goebbles.

Sur combien de têtes Le Hir a-t-il marché et marche-t-il encore sans état d'âme pour permettre à la sienne d'émerger en prenant le contrôle absolu de Vigile, ce qu'il a fait à l'occasion du procès en diffamation de Vincent Chiara contre lui, procès dont il est le seul et unique responsable, qui a coûté au moins 80,000$ au lecteurs de Vigile et dont nous attendons le jugement.

Citons encore "la chance au coureur".

"Je n’ai pas non plus apprécié ses propos lors du Brexit. Le citant d’abord, j’écrivais en éditorial : « Je vous le dis franchement, j’aurais été Britannique, j’aurais voté pour rester dans l’Union européenne (comme les Écossais, donc) Un pays souverain dans une zone d’échange où on rediscute constamment de notre partage de souveraineté en fonction de ses intérêts et de l’intérêt collectif, je trouve ça plutôt bien. » On notera que, pour Lisée, l’intérêt collectif est celui de l’entité fédérale, les intérêts du Québec devenant dès lors subordonnés. Il livre-là le fond de sa pensée, essentiellement fédéraliste. Voter pour rester dans l’Union Européenne, c’était accepter le déficit démocratique, la tyrannie bureaucratique de Bruxelles, les diktats de Bruxelles, la dépossession de moins en moins tranquille de sa souveraineté, renoncer à son droit à l’auto-détermination, à la Home Rule, etc... Pas fréquentable, ce Lisée. Il se range dans le camp de l’establishment contre le peuple. L’association économique au bénéfice de l’establishment est pour lui plus importante que la souveraineté du peuple et de l’État. Pour les Britanniques, c’est le contraire." (fin de la citation)

En se citant lui-même (comme d'habitude), Le Hir reprend une erreur de lecture. J'ai fait une critique détaillée de cette analyse: on comprend pourquoi Le Hir l'a enlevée des Archives puisqu'il n'en tient aucunement compte. Il s'obstine dans ce paralogisme qui consiste à passer de la Grande Bretagne et de sa situation dans l'Union européenne au Québec et sa situation dans le Canada. Il écrit: "On notera que, pour Lisée, l’intérêt collectif est celui de l’entité fédérale, les intérêts du Québec devenant dès lors subordonnés. Il livre-là le fond de sa pensée, essentiellement fédéraliste." Et il conclut: "Pas fréquentable, ce Lisée". C'est de la fausse géopolitique. Prétendre que Lisée est fédéraliste et qu'il est prêt à sacrifier les intérêts du Québec et l'intérêt collectif des Québécois sous prétexte qu'il se demande si les Britanniques n'auraient pas mieux fait de rester dans l'Union européenne, ça ne tient pas la route. . Au moment où Jean-François Lisée avait besoin de tous les appuis, Le Hir essayait de lui nuire. Son prétexte du Brexit, c'était une prise de position politique anti-Lisée. Il y revient dans "la chance au coureur" pour se justifier. Il n'est guère convainquant. Il persiste avec obstination dans sa mauvaise querelle pour continuer à discréditer un candidat à la direction du Parti québécois qui est maintenant chef du Parti québécois.

Dans ces circonstances, nous prenons avec un grain de sel sa chance au coureur. Le Hir n'est pas plus fiable qu'à l'époque où il était responsable des études sur la souveraineté. Il se rallie tardivement (comme toujours) et cède devant le succès…jusqu'à la prochaine fois. On comprend pourquoi il n'a pas publié mon texte sarcastique intitulé: "Les agents du Front national au Canada". Lisée n'est pas d'extrême-droite: comment pourrait-il obtenir l'adhésion sincère d'un homme qui admire Marine Le Pen.

D'ailleurs lisez attentivement "la chance au coureur": vous y verrez un certain nombre de flèches empoisonnées du genre: "un ambitieux manoeuvrier"; "un opportunisme indécent"; "le fond de sa pensée essentiellement fédéraliste"; "Il se range du côté de l'establishment contre le peuple". Et cette dernière attaque où il reprend sa marotte de coupable par association: "Est-il pensable que Lisée ait pu occuper le poste de correspondant de La Presse à Washington sans que l'empire Desmarais n'ait en lui la plus grande confiance. Dès lors, Lisée n’est-il qu’un autre des nombreux pions de l’Empire Desmarais ? Au moment où il prend la direction du Parti Québécois, ces questions demeurent sans réponse." Etre un pion de l'empire Desmarais , pour Le Hir, c'est le crime qui ne se pardonne pas.  C'est très grave de répandre pareille suspicion: à mon avis, c'est de la malveillance et du dénigrement. Pour montrer l'absurdité de ce raisonnement basé sur le principe fallacieux de coupable par association, on pourrait dire que Vigile est infiltré par deux "pions de l'Empire Desmarais" puisque Gilles Paquin et Gilles Toupin qui font partie du CA de la Société des Amis de Vigile sont d'anciens journalistes de La Presse  qui jouissaient certainement de la confiance de Paul Desmarais.  C'est absurde à sa face même. Paquin et Toupin sont des bénévoles qui méritent notre estime.

Quand le rédacteur en chef de Vigile   conclut: "notre intérêt collectif bien compris nous dicte de nous rallier à lui et de lui accorder la proverbiale « chance au coureur » tout en demeurant des plus vigilants sur ses intentions finales. Ça tombe bien, la vigilance est justement la raison d’être de Vigile !" Les intentions de Jean-François Lisée, il les a exprimées clairement pendant la campagne au leadership et il les a répétées magistralement pendant son discours de la victoire.  Nous lui faisons confiance. Il y a bien des façons d'être vigilant. Nous aussi nous serons vigilant sur la façon d'être vigilant de l'auteur de "Desmarais, la dépossession tranquille".  

 

Appendice

 

Un autre des nombreux pions de l'Empire Desmarais? Vraiment? Cela Illustre très bien les méfaits du concept de coupable par association. C'est au tour de Lisée d'y passer. C'est consternant. Le Hir est définitivement ce que le bon père François Charmot, jésuite, appelait 'un esprit croche". A twisted mind. Où s'en va Vigile? C'est la cacophonie sans orientation politique autre que de semer la zizanie. Le seul fait qu'il fallait me mettre à la porte pour continuer la zizanie plaide en faveur de ma thèse: comme disait un ami prof de physique au cégep de Sorel-Tracy qu'on appelait Einstein à cause de sa peignure: "c'est le désordre". A quelles fins politiques ce désordre est-il encouragé? La promotion de l'indépendance est le but officiel de Vigile.Québec. Le moins qu'on puisse dire c'est que la pratique quotidienne de la Tribune libre ne va pas dans ce sens. N'importe qui est publié afin d'obtenir de l'argent pour financer les poursuites dont Le Hir est le seul responsable. Nul ne peut nier l'existence de flèches empoisonnées qui jettent une ombre de négativité sur "la chance au coureur". C'est dans le texte: il suffit de savoir lire.

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